La Commune de Granges-Paccot

16 mai 2022

Histoire

De l'âge du Bronze au temps du casino, Granges-Paccot a son histoire.

Creusé pour recevoir des magasins d'aliments en 800 avant notre ère, foulé par les légionnaires romains, bâti par les Englisberg, puis par les patriciens de la capitale désireux d'y trouver calme et sérénité, le sol de notre village fourmille de trésors insoupçonnés. Granges-Paccot voit des batailles se livrer sur son sol, comme celle qui opposa, le 20 avril 1447, Fribourg aux Bernois et aux Savoyards à Chamblioux.

Des quelques fermes qui forment hameau, des maisons patriciennes à l'émancipation de 1793, qui consacre la naissance officielle de la commune, la destinée de Granges-Paccot oscille entre ville et campagne. C'est l'urbain qui triomphera et l'habitant de la seconde moitié du XXème siècle assistera à l'éclosion de la ville américaine avec son autoroute, ses temples du commerce et des expositions, son casino, son funérarium.

Dans "Granges-Paccot, corps et âme", Martin Nicoulin trace une histoire riche en petits et grands événements, en rebondissements, en chroniques savoureuses de la vie locale. En cheminant le long de ce parcours, on découvre que ce territoire aujourd'hui écartelé entre le bruit et la fureur de l'autoroute et le calme de ses sentiers forestiers possède malgré tout une âme, que des générations d'habitants ont construite au fil des temps. Ce livre est en vente à l'Administration communale pour le prix de CHF 25.00.

 

Etymologie

Granges-Paccot, dans sa forme contemporaine, paraît officiellement le 8 octobre 1807, dans un protocole de séance du Conseil communal.

Au Moyen-Age, le territoire communal faisait partie intégrante de la seigneurie d'Englisberg. On l'appelait Grange d'Englisberg. Acquis par les Billens, il prit le nom des nouveaux propriétaires ; Grange de Billens. Cette appellation subsista encore quelque trois siècles, bien qu'en décembre 1317 déjà, l'Hôpital des Bourgeois eût acheté, pour la somme de cent livres, tout le domaine "depuis l'eau de la Sarine à la route de Juvisié et à la rivière de la Sonnaz" .

Aux XVe et XVIe siècles, les fermiers des Granges de Billens se nommaient Paccot et bientôt, l'agglomération devint Grange à Paquot, Grange-Pacot et enfin, Granges-Paccot .

Les différents quartiers du village ont gardé leurs anciens noms. Grandfey, Torry, ... Axi-Agy mentionné dans un Acte de 1179, devient Ashe, Azhe au XIIIe siècle. Ces graphies nous semblent surprenantes. Souvenons-nous pourtant qu'autrefois, l'orthographe était simplement phonétique. Comme les gens s'exprimaient en patois franco-provençal, les documents anciens mentionnent: Zantamerlon, Chantemerle; Zambioux, Chamblioux; Pella Peivroz, Moulin à poivre.

Lavapechon-Lavapesson rappelle une coutume attestée. Les gens de Morat, venant vendre leurs poissons à Fribourg, s'arrêtaient pour rincer leur poisson au ruisseau, d'où Lavapesson, lave-poissons.

Granges-Paccot eut aussi son nom allemand: Zur Schüren.

Les hommes de Granges-Paccot étaient incorporés à la "Bannière de la Neuveville". Ils étaient appelés "communiers de Givisiez d'en-haut".

 

Armoiries communales

"Coupé d'or au lion d'azur, lampassé de gueules, issant du trait de la partition et de gueules à la fasce ondée d'argent chargée d'un poisson d'azur".

Granges-Paccot a adopté, il y a quelques années, les armoiries des sires d'Englisberg, dont le château se trouvait sur son territoire, les brisant de fasce au poisson pour rappeler le Lavapesson .

Les communes de Givisiez et Granges-Paccot gardent en commun cette mouvance d'Englisberg. Elles ont aussi maintenu des liens étroits dans le domaine social et culturel.

Au début du siècle, les problèmes d'assistance aux indigents, nombreux surtout à Granges-Paccot, ne se réglèrent pas sans heurts entre les deux Conseils communaux. Quant à l'école, sise à Givisiez, elle fut également source de litiges. En 1850, la salle de classe était petite et vétuste. La commune de Givisiez proposa de construire un nouveau bâtiment. Les communiers de Granges-Paccot s'opposèrent à toute nouvelle construction, comme à l'agrandissement de l'ancienne bâtisse.

En 1903, il fallut se résoudre à la séparation. Les communiers de Granges-Paccot et ceux de Givisiez décidèrent la construction d'un bâtiment scolaire au centre de chacun des villages. Le Conseil d'Etat, entérinant leur décision, créa deux cercles scolaires distincts. En 1906, Granges-Paccot inaugura son école. Celle-ci fut agrandie en 1957 et 1971.

Il restait à partager 960 francs, tirés de la vente aux enchères de l'ancienne école de Givisiez. Granges-Paccot eut quelque peine à obtenir sa part : 320 francs.

L'inventaire du patrimoine artistique suisse mentionne trois résidences patriciennes à Granges-Paccot : les maisons de Reynold (1713), Daguet (1772) et de Raemy (début du XIXe siècle).

 

Démographie

La courbe démographique de Granges-Paccot a considérablement augmenté au cours des trente dernières années, passant de 1 353 habitants en 1991 à 3 821 habitants en 2021. Les récentes constructions sur le Plateau d'Agy et à Chamblioux-Parc ont également densifié la population.

Courbe de population de 2005 à 2020
Courbe de population de 2005 à 2020